Florence Nightingale
Florence Nightingale infirmière britannique naquit le 12 mai 1820 à Florence en Italie. Ses parents sont anglais et issus de la haute société. Au fur et à mesure qu’elle grandit, son père s’investit de plus en plus dans son éducation : grec, latin, histoire, mathématiques, sciences, philosophie et langues vivantes (français, italien et anglais). Mais très précocement, Florence s’intéresse de son propre chef aux hôpitaux et aux soins. Elle est surtout motivée par la façon de soulager et de prendre soin des malades sans empiéter sur le domaine médical. La réduction des douleurs physiques et de la souffrance mentale des hospitalisés, jusque-là jamais prise en compte, est centrale dans ses préoccupations.
Elle saisit toutes les occasions de se rapprocher de son idéal : la réforme du « nursing »
Aussi en 1854, Nightingale est sollicitée par un proche ami Sir Sidney Herbert, ministre de la Guerre, pour partir en Crimée, superviser les soins donnés aux soldats blessés au combat. Florence Nightingale sélectionne rigoureusement une équipe de « nurses » sans formation mais disposées à obéir et à tout apprendre d’elle. Elles arrivent sur place à Scutari (banlieue de Constantinople le 5 novembre 1854). Ces femmes sont très mal reçues, particulièrement par les officiers de santé militaire, qui les voient comme des intruses désireuses de miner leur autorité, voire leurs carrières.
Pourtant il faut rappeler le travail accompli par ces femmes pendant la guerre de Crimée. Grâce à des soins bien adaptés et efficaces, la mortalité des soldats chuta considérablement en moins d’un an (de 40 à 2 %).
Florence contribuera ainsi à la grande réforme des hôpitaux quant aux soins donnés aux malades. Elle sera une des dernières à quitter la Crimée en juillet 1856. Elle est persuadée plus que jamais, qu’elle est investie d’une mission particulière : Réformer le nursing anglais.
Le nursing qu’elle conçoit est totalement sécularisé. Il nécessite une formation, un apprentissage, une qualification, une discipline. Il n’est pas inné. Il n’est pas donné, il n’est pas naturel : il est acquis.
Mais F. Nightingale insiste aussi sur un autre point capital : l’initiation au nursing doit se faire sur le terrain, dans une école attachée à un hôpital, car la théorie est nécessaire mais elle ne suffit pas. Il faut aussi apprendre par la pratique et par l’expérience, qui sont bien les meilleures preuves de l’efficacité et de l’utilité des soins.
« Il en résulta la création d’écoles de gardes-malades compétentes. En 1860, elle fonde l’hôpital « ST Thomas » de Londres qui fut véritablement la première école d’infirmières. Le système de formation est appelé système Nightingale. Il repose sur le principe que le seul moyen d’instruire une garde-malade, est de la faire travailler dans une salle d’hôpital. -çà marche et çà donne d’excellents résultats. Elle vient d’inventer le concept d’hôpital-école où tout est organisé pour l’enseignement et les soins. Cette idée novatrice va essaimer dans tous les hôpitaux anglo-saxons.
Les réformatrices anglaises puis américaines vont garder les mots « nurses » et nursing pour caractériser le nouveau système de soins infirmiers.
Le visiting nursing – celui que les infirmières pratiquent, non pas à l’hôpital, mais en se délaçant à l’extérieur de l’hôpital, en allant vers les pauvres, les indigents et les malades – est une autre innovation anglaise.
Atteinte de brucellose contractée sur les champs de bataille en Crimée, elle continua son œuvre, alitée et affaiblie ; Elle s’éteint le 13 aoà»t 1910.
En 1907, le roi Edouard VII lui remet l’Ordre du Mérite. Florence Nightingale est la première femme à recevoir cet honneur.
Extraits du livre d’Évelyne Diebolt – Nicole Fouché
Devenir infirmière en France, une histoire atlantique ?